Il était une fois un cultivateur qui vivait dans un village prospère, entouré de vastes champs fertiles. Chaque matin, il se réveillait avant le lever du soleil, prêt à se rendre au champ. Mais lorsqu’il passait près de sa jarre d’eau pour se laver, il pensait :
“Pourquoi me laver maintenant ? Je vais au champ où la poussière et la boue me saliront. Cela n’a pas de sens.”
Ainsi, il partait travailler, les mains pleines d’énergie mais le corps encore marqué par la fatigue de la veille.
Le soir venu, de retour du champ, couvert de terre et de sueur, il passait encore devant la jarre d’eau. Mais cette fois, il pensait :
“Pourquoi me laver maintenant ? Demain, je retournerai au champ et je me salirai à nouveau. Cela n’a pas d’utilité.”
Et ainsi, jour après jour, il continuait à repousser sa toilette.
Au fil des jours, son corps devint lourd, sa peau irritée, et son odeur éloigna ceux qui l’entouraient. Mais surtout, il commença à ressentir un épuisement qu’il ne comprenait pas. Ce n’était pas le travail du champ qui l’éreintait, mais la négligence de son propre soin.
Un jour, un vieil homme du village l’interpella :
“Mon fils, pourquoi ne te laves-tu jamais ?”
Le cultivateur expliqua sa logique, pensant que ses arguments étaient infaillibles. Mais le vieil homme éclata de rire et dit :
“Prendre soin de toi n’est pas un luxe ; c’est une nécessité. Se laver chaque jour, même si tu sais que tu te saliras, c’est comme entretenir ton âme et ton esprit. Si tu négliges ce soin quotidien, ton fardeau deviendra plus lourd que celui que tu portes au champ.”
Le cultivateur, touché par ces paroles, décida de changer. Dès lors, il se lava chaque matin pour commencer la journée léger et frais, et chaque soir pour se délester de la poussière et des soucis accumulés. Il retrouva sa vigueur, et les villageois remarquèrent combien il semblait à nouveau radieux.
La leçon
Comme le cultivateur, nous avons parfois peur de nous engager dans des gestes simples ou des plaisirs de la vie sous prétexte qu’ils ne dureront pas ou qu’ils peuvent être compromis. Mais c’est dans ces gestes éphémères que réside une richesse durable.
- S’offrir un téléphone neuf : Certains hésitent à acheter un téléphone par peur qu’il se casse ou devienne obsolète. Pourtant, son utilité réside dans ce qu’il nous permet de vivre ici et maintenant : rester en contact, capturer des souvenirs, explorer le monde numérique.
- Partir en voyage : Il est tentant de renoncer à une aventure pour économiser et acheter un bien matériel durable. Mais les souvenirs que vous amassez lors d’un voyage – les paysages vus, les rencontres faites, les émotions ressenties – perdureront bien plus que n’importe quel objet physique.
- Partager des moments avec des êtres chers : Parfois, nous remettons à plus tard un dîner, une sortie ou un appel sous prétexte d’être occupés ou fatigués. Pourtant, ces moments éphémères sont ceux qui nourrissent nos relations et forgent notre bonheur.
Garder à l’esprit que les choses matérielles sont temporaires nous aide à vivre pleinement l’instant présent. Les expériences vécues et les souvenirs amassés dans nos cœurs et nos esprits sont bien plus permanents que les objets accumulés. Prenons soin de nous, vivons, et apprécions chaque jour comme un cadeau à cultiver.
