En France, l'hyperconnexion des enfants est devenue une préoccupation majeure pour les parents, les éducateurs et les décideurs. Face à ce phénomène, une commission spécialement missionnée par le président Emmanuel Macron a rendu un rapport exhaustif préconisant des mesures strictes pour encadrer l'utilisation des écrans par les jeunes. Ce rapport de cent pages souligne les effets néfastes des écrans, notamment sur le sommeil, la sédentarité et même la myopie chez les enfants.
Les experts de la commission mettent en avant les dangers des réseaux sociaux, qu'ils identifient comme des facteurs de risque de dépression et d'anxiété, surtout chez les jeunes présentant des vulnérabilités préexistantes. Ils pointent également du doigt le niveau alarmant d'exposition des enfants à des contenus inappropriés, tels que la pornographie et la violence.
Face à ces constats, le rapport recommande l'interdiction totale des écrans pour les enfants de moins de trois ans et un accès très limité et surveillé jusqu'à six ans. Pour les téléphones portables, il est suggéré d'interdire leur usage jusqu'à l'âge de 11 ans, et de n'autoriser les téléphones sans internet que jusqu'à 13 ans. Au-delà de cet âge, l'utilisation devrait être strictement réglementée, avec une ouverture progressive vers des réseaux sociaux jugés "éthiques".
Ces préconisations sont d'autant plus pertinentes qu'elles surviennent dans un contexte où l'impact des écrans sur le développement neurologique des enfants ne fait pas consensus au sein de la communauté scientifique. Toutefois, elles posent la question de la transférabilité de telles mesures au contexte africain, où la dynamique technologique et sociale peut différer significativement.
En Afrique, l'accès aux technologies numériques croît rapidement, et avec lui, les défis liés à l'hyperconnexion des jeunes. Bien que les infrastructures et les contextes socio-économiques varient largement d'un pays à l'autre, les leçons tirées du rapport français pourraient inspirer des politiques similaires adaptées aux réalités locales africaines. Il devient crucial pour les pays africains de considérer des stratégies adaptées pour encadrer l'utilisation des écrans par les jeunes, en prenant en compte à la fois les bénéfices de la technologie pour l'éducation et ses risques potentiels pour le bien-être des enfants.
Ainsi, tout en s'inspirant des initiatives françaises, les décideurs africains pourraient envisager des approches contextuelles qui intègrent la sensibilisation, la régulation et l'éducation des familles sur l'utilisation judicieuse des technologies numériques.